Wednesday, February 13, 2013

Pétition



Le lycée National a été fondé en 1961 avec cette idée ambitieuse qu’avaient nos dirigeants de l’époque de l’importance de l’éducation et de la formation d’une jeunesse capable de servir son pays et de s’épanouir dans un monde où ignorance rime avec misère et pauvreté. Très tôt, le Lycée National est devenu un exemple de ce que doit être l’école Mauritanienne moderne et un établissement phare où s’est formée la majorité de l’élite actuelle du pays.

Pendant près de trente ans, il est resté un foyer de savoir et de culture où se croisent et s’enrichissent des générations d’élèves d’origines sociales et ethniques diverses, une école de renommé où il fait bon vivre, et une structure éducative fonctionnelle au regard des standards communément admis dans la région.

Le Lycée National a cependant connu ces dernières décennies une détérioration continue, qui a culminé avec la rétrocession par le gouvernement d’une grande partie de son domaine à la Libye pour la construction d’un hôtel. En 2009, des bulldozers sont venus détruire les réfectoires, les dortoirs et le bloc E sans égards pour ce que cet établissement représente dans la mémoire de générations d’élèves, qui y ont passé une partie de leur vie.

En raison de sa contribution indéniable à la formation des élites nationales et à la construction de l’Etat, le Lycée méritait un autre sort que de servir à l’extension d’un établissement hôtelier. Il devrait, en effet, faire partie du domaine public inaliénable. La décence voudrait qu’on ne sacrifie pas une institution éducative aussi renommée pour construire un hôtel à sa place.

Cette pétition a pour but de réparer le tort et d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité de conserver, de réhabiliter et de développer les structures d’enseignement en général et le Lycée National en particulier.

Ses signataires demandent au gouvernement de dénoncer l’acte de cession, de rétablir le lycée National dans son domaine initial, de rénover et d’étendre ses constructions pour en faire, à nouveau, un pôle d’excellence, à l’instar de ceux de la région. La capitale a besoin que son premier établissement d’enseignement secondaire soit l’objet d’un traitement qui soit à la hauteur de son rôle et la Nation a plus que jamais besoin d’un grand lycée de référence, où les meilleurs élèves de toutes les catégories sociales peuvent exceller dans les sciences, la culture et les technologies.

Si voulez ajouter votre nom à la liste des signataires, poster un commentaire avec votre nom, fonction, et promotion.

Les signataires
1. Abass SYLLA, Consultant, Nouakchott
2. Abdallahi OULD AHMED SALEM Ing Polytech BCM
3. Abdallahi Ould Beyane, Churirugien dentist, Washington DC
4. Abdallahi Ould Waled Chef d'Entreprise, Nouakchott
5. Abderrahmane Ould Habib, Diplomate de formation et d'expérience Paris, France
6. ABDERRAHMANE AHMED SALEM, Directeur de la Maison des Cinéastes, NKTT
7. Abderrahman El Yessa, Peace and Development Advisor UN Resident
8. Abdou Daïm DIA, Sociologue,Institut de Recherches Océanographiques et des Pêches
9. Abdoul SOW,Administrateur du Projet Education de Base Unicef, Nouakchott
10. Ahmed Ould Cheikh, Directeur du Calame

11. Ahmed Ould El Moctar, Professeur d' Université, Nantes, France
12. Ahmed Ould Hamidoune, Nouakchott, Mauritanie
13. Ahmed Ould Mohamed Sidi: Ingénieur Suivi projet à la direction technique de l'APAUS
14. Ahmed Mahmoud Ould Tolba, Direction de L'Audit Interne, Banque Centrale de Mauritanie
15. Ahmedou Abdel Jelil, Chef d'entreprise
16. Ahmedou Ould BOUDAH Ould EMINOU,Consultant International-Nouakchott
17. Ahmedou OULD HAMED, Directeur Portail Mauritanien du Développement, Nouakchott
18. Aicha mint Ghaddour, enseignante, Nouakchott
19. Ainina Abdel Jelil, Consultant, Maroc
20. Amadou Kide, PNBA, Nouakchott

21. Amadou Moctar NIANG, Administrateur Economiste Financier, Nouakchott
22. Ali Moctar BA, Département Education et Formation, CGTM Mauritanie
23. Alioune OULD SOUEILICK, INGÉNIEUR INFORMATICIEN, FONDATION TRADE POINT SENEGAL
24. BA Samba Diom, Expert Comptable, Nouakchott
25. BA Thierno N'diaye,Etudiant chercheur en management des ONG, Nouakchott
26. Bah Ould Saleck, Journaliste, Consultant en Communication
27. Baye EL Hadj Amar, Professeur à l'Ecole Normale Supérieure de Nouakchott
28. Bertrand Fessard de Foucault, alias Ould Kaija, Ancien diplomate français, Paris
29. BOCAR AMADOU BA, Lycée de Garçons 1 (Lycée National)
30. BOUH OULD KERBALLY, DIRECTEUR DU CONTROLE CNSS

31. Christiane Carité, Ancien professeur Lycée national, puis ENS
32. Didier Carité Ancien professeur Lycée de jeunes filles, puis CFP-CEG, puis IPN
33. DIAGANA Bocar
34. Diakite Alassane, US EMBASSY, Nouakchott, Mauritanie
35. Diara Camara, FINANCIAL ASSISTANT AT US EMBASSY NOUAKCHOTT, Mauritania
36. Diawadoh Ibrahima, Mairie d’Ivry France
37. Diko hanoune, secrétaire général de l'association des haratine de Mauritanie en Europe
38. Diop Hamidou Hamady Chef de projet géomatique Ministère de l'Agriculture France
39. Diop Oumar, Chef Département Etudes & Inspections, SOMIR - Nouadhibou
40. Djibril BA, consultant en Télécommunications Bamako MALI

41. Dr ALY OULD YAHYA DARTIGE, Directeur Adjoint à ONISPA
42. Dr. Abderahim Ould Youra, Université de Nouakchott
43. Dr BA Ibrahima, Conseiller en Zootechnie, Brest France
44. DR. DIALLO BOUBACAR CISSE, Vétérinaire-consultant, Nouakchott
45. Dr. Ishagh Ould Khalef, Médecin , Organisation Mondiale de la Santé
46. Dr. Elhassen ould Békaye ould N'begue, Medecin
47. Dr Isselmou BOUKHARY, medecin, Nouakchott
48. Dr Mohamadou Moussa Wagué, Professeur Université de Nouakchott
49. Dr Tandia Demba, Centre hospitalier Aioun
50. Dr. Tandia Bouna Moussa, Université Libre de Bruxelles (U.L.B) Belgique

51. Dr Mamadou Seck, Dakar
52. EL MOCTAR OULD MOHAMEDEN, Interprète – Expert traducteur agréé
53. ELY OULD BETTAR, DRH SOCIETE DE PECHE NOUADHIBOU
54. Ely Ould Mohamed El Hadj, Assistant technique, IUCN, Nouakchott
55. Ely Ould Oudeika, Directeur –Adjoint, MAED
56. Ely Ould Sneiba, Professeur à la Faculté de Lettres de Nouakchott
57. FALL Oumar, Consultant International, Nouakchott
58. Fatma Mint Elkory, Président de l’association MAURIFEMME, Nouakchott
59. Fatimetou Maham,TSS en Dermato-venerologie,Cabinet Leyla de Dermato, Nouakchott
60. Guisset Abdoul Wahab, Counterpart International, Mauritanie

61. GUISSE OUMAR cadre ASECNA à la retraite à NOUAKCHOTT
62. Hacen Ould Lebatt, Marseille, France
63. Hadi Ould El haj, Responsable DHL NDB
64. Hawa yéro Dia, Professeur L Garçons 2
65. Ibrahima Ba, Consultant et Stratégiste aux USA
66. Ibrahima Moctar BA CONSULTANT, Nouakchott
67. Idoumou Ould Mohamed Lemine, professeur d'université, Nouakchott
68. Isselmou Khalifa, Professeur Pédiatrie, Faculté de Médecine, Nouakchott
69. Isselmou Ould Dellahy O Maloum, Ingenieur-chercheur en Wireless Technologies, USA
70. Isselmou O. KHATTRY,BINOR & Associés, Nouakchott

71. Isselmou Ould Lebatt Ould Farajou, Inspecteur de Maths-Informatique
72. Kane Abdoul Aziz, Ingénieur agro-météorologue , Nouakchott
73. Kaaw Touré-Porte-parole des FLAM- Stockholm-Suède
74. Khadijetou Cheikh, professeur de sociologie/philosophie à l'Université de Nouakchott
75. Kodoré CAMARA, Senior Biostatisticien, Indianapolis, Indiana, USA
76. Lalla Aicha Cheikhou Ouédraogo, Professeur de Santé
77. Magatte LY, Professeur, Nouakchott
78. Maimouna MINT Saleck, Documentaliste, Nouakchott
79. Maimouna GANGUE, Secrétariat ACP - Bruxelles
80. Mamadou Amadou Kane, Directeur de l'Electricité, Ministère du Pétrole, Nouakchott

81. MAMOUDOU HAROUNA DIOP Administrateur civil, Nouakchot
82. Mariem mint Baba Ahmed, Nouakchott
83. Mariem Daddah, Presidente de la fondation "Moktar Ould Daddah"
84. Mariem MINT BILAL, Députée à l'Assemblée Nationale
85. MBAYE Samba Ingénieur, BCM
86. Mbodj Bocar, Ingenieur, Paris
87. Me Brahim Ould Ebety, avocat, Nouakchott
89. Meimouna Mint Mohameden, Nouakchott
90. Meima MAHFOUDH, Ingenieur, La Rochelle,France

91. Memah Mint Bah, Coordinatrice Projet - Nouakchott- RIM
92. Moctar Abdoul Touré,Juriste,Consultant,Centre de Guide pour la Migration,Nouakchott.
93. Mohamed Abdellahi O Kharchi, Ancien Ministre
94. Mohamed Baba, Professeur de Chimie, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, France
95. Mohamed Lemine O Mohamed Elhadj, Président du Country Coordination Mechanism (CCM),
96. MOHAMED OULD BIHA, Maire de Tidjikja
97. Mohamed Ould Cheikh Abdellahi
98. Mohamed Ould Khayar, Directeur Canalrim
99. Mohamed Ould Zeidane, UNICEF, Nouakchott
100. Mohamed El Moctar O Mohamed El Hacen, Ancien Ministre

101. MOHAMED LEMINE O. BRAHIM :ECONOMISTE, Nouakchott
102. Mohamed Lemine Ould Mohamed Moussa, Consultant, Nouakchott
103. Mohamed Ould El Abed,Consultant, ancien ministre, Nouakchott
104. MOHAMED FALL OULD BAH, Expert-Comptable, Nouakchott
105. Mohamed Ould Ahmed Tolba, Georgetown University, Washington DC
106. Mohamed Ould Christophe, Espagne
107. Moussa Fall, consultant, Nouakchott
108. Mohamed Ould Haibelty,Inspecteur Regional du Travail, Zourate
109. Mohamed Ould Ahmed Benane, Ingénieur Principal, Nouakchott
110. Mohamed Abderrahmane ould Mohamed cheikh, entrepreneur en bâtiment, Nouakchott

111. Mohamed ould Maloukif, dg gtdis, Nouakchott
112. Mohamed Lemine Ould Bah, journaliste- Doha, Qatar
113. Mohamed lemine Abdel vettah, Directeur de société, Nouakchott
114. Mohamed Fall Ould Oumer, journaliste, Nouakchott
115. Mohamed Fall Ould Sidatt, PHD student, West Virginia University
116. Mohamed Mahmoud Ould Sidi Abdel Jelil, Professeur, France
117. Mohamed Mahmoud OULD TALEB, Consultant en développement culturel, Nouakchott
118. Mohamed Lemine Ould Ballaty BW Offshore , Berge Helene, Nouakchott
119. Mohamed Said Ould Homody, Ambassadeur a la retraite, Nouakchott
120. Mohamed Salem Ould Haiba, U.S

121. MOHAMED SALEM DAHAMAN, Assistant en cellule de communication, Ministere Sante
122. Mohamed Souleymane Lo, cadre a Caritas Mauritanie
123. Mohamed Ould Mohamed Asker, Brest, France
124. MOHAMED OULD KHATTATT, journaliste, rédacteur en chef de Nouakchott Info
125. Mohamed Saleck Ould Heyine, Ancien ADG SNIM, Mauritanie
126. Mohamed Vall ould Cheikh, professeur d'Université, Nouakchott
127. Mohameden Ould Bagga Pdt ONG-FORSE, Nouakchott
128. Mohameden Fall, UNICEF Niger
129. Moulaye OULD JEDDOU, Chef Département Projet GUELB II-SNIM
130. Mounina MINT ABDELLAH, Ancien Ambassadeur, Consutlante, Nouakchott

131. Moustapha Ould Hade, Ingenieur agronome, Nouakchott
132. Nagi O. ICHIDOU, D.G. TIVISKI SA
133. Nebghouha Mohamed Vall, consultante internationale, Ancien Ministre, Nouakchott
134. Nevissa Ba Taleb, Professeur, Nouakchott
135. NGAIDE Mohamed EL MOURTADA Juriste-France
136. Oumar Abdallahi dit Omar El Moctar, Nouakchott
137. Oumoukelthoum Mint Mohmaed El Hacen Tichity, inspectrice de trésor, Nouakchott
138. Ousmane Sy,Professeur, Columbus, Ohio (USA)
139. Prof. Boubacar N'Diaye, Ohio, USA
140. Pr Cheikh Saad Bouh Kamara, Nouakchott

141. Pr ELY Mustapha. Professeur d'université. Tunis. Tunisie
142. Pr Horma OULD ZEIN, cardiologue, élève au lycée national 1979-81
143. Pr Othmane Ould M'HAIHAM, Chiorurgien,Faculté de Médecine de Nouakchott
144. Pr Toka DIAGANA, Washington DC - USA
145. Samba Soh, Baltimore USA
146. Sedena Ould Yahya, entrepreneur, NDB
147. Raki Ogo BA, Société Civile. Nouakchott
148. Sall Ciré Bocar,Centre de Coordination de sauvetage Maritime (CCSM/Nouakchott)
149. Sidaty Mouhamed Dicko Professeur de francais à Nouakchott
150. Sidi BENTALEB, Ingenieur Chef service - Port de l'Amitié

151. SOW Oumar Assistant programme PAM Mauritanie
152. Sy Asmiou Hamady, Ancien Inspecteur Général d'Etat Adjoint
153. THIAM MAMADOU, journaliste au Calame, Nouakchott
154. TRAORE SAMBA ancien directeur du Lycée national (2004-2007)
155. Turkia DADDAH, ancienne diectrice de l'ENA, ancien professeur au Lycée National
156. Youssouf Ould Abdel-Jelil, Fonctionnaire International, ancien ADG de la SNIM, et ancien fonctionnaire du Ministere du Plan.

Wednesday, December 5, 2012

Très belle initiative


écrit par Isselmou ould Amar le 25 Janvier 2009 

Il ya de cela quelques années, je travaillais comme ingénieur chez l'un des opérateurs de téléphonie mobile à Nouakchott. Nous avions cette année là un projet d'extension du réseau et cela nécessitait une étude préalable pour un choix optimisé de l'emplacement des antennes GSM à installer. A l'issue de l'étude, nous sommes sortis avec un ensemble de coordonnées géographiques qu'il fallait localiser d'abord puis voir les possibilités offertes pour une éventuelle installation.
Muni de ses coordonnées et à l'aide de mon GPS, j'avançais tranquillement dans les ruelles de Nouakchott pour localiser mon premier point, et qu'elle ne fut ma grande surprise quand j'entendis mon chauffeur dire «  hadhi lisseu khessrett » ! J'ai relevé ma tête et j'ai regardé autours de moi pour me rendre compte que j'étais au beau milieu de l'enceinte  du lycée National….
Beaucoup d'images se sont succédé dans ma tête et je me suis revu marchant le matin dans la grande allée, cachant ma cigarette pour ne pas avoir des problèmes avec le surveillant qui se tenait debout juste à côté de Monsieur Fall Directeur du Lycée. Il scannait tous les élèves d'un regard qui disait : je me ferai un plaisir de convoquer tes parents pour le moindre faux pas !
Trois belles années durant lesquelles on nous inculquait la discipline, le respect du personnel enseignant et surtout l'envie de réussir. …
Revenu à la réalité trois minutes plus tard, j'ai remarqué que les fenêtres était toutes à moitié cassées, le bâtiment délabré et la peinture en disait long sur le dernier entretien des locaux de notre lycée.
Les yeux baissés et très ému, j'annonçais à mon collègue Egyptien, qui faisait partie de la mission, que c'est effectivement le lycée National, dans lequel la crème des cadres du pays a étudié et que normalement il devrait faire notre fierté nationale et que certainement le Ministère a prévu de le réhabiliter.
Ces images sont restées gravées dans ma mémoire  sans pour autant prendre le temps de réfléchir ou même rêver d'une solution pour ce lycée.
Six ans plus tard, en découvrant sur CRIDEM votre initiative, je me suis rendu compte combien je suis faible et petit de n'avoir jamais eu cette idée.
Enfin, je vous félicite pour cette initiative et je suis entièrement preneur et même dedans comme on dit.

Amicalement


La Réhabilitation du Lycée National

 Post écrit le 13 Octobre 2009

Il y a un an je transmettais, au nom de l’association des Anciens
Elèves du Lycée National, un rapport au Ministre de l’Education sur la
situation du lycée contenant des propositions susceptibles d’insuffler
une énergie nouvelle à un établissement laissé à l’abandon.  Ce
rapport est resté jusqu'à présent sans réponse.
Dans ce rapport, j’ai proposé a l’administration de l’Education
Nationale de faire du Lycée National un établissement pilote ou des
élèves sélectionnés suivant des critères rigoureux de performances
académiques et d’aptitudes intellectuelles recevront un enseignement
sérieux suivant les normes et standards établis en matière de qualité
éducative. J’y ai aussi exprimé notre volonté au sein de l’association
des anciens élèves d’être part de ce projet et de travailler mains a
mains avec l’administration et les parents d’élèves pour offrir un
modèle vivant de la reforme de l’Education Nationale et un exemple
d’inspiration pour l’école publique.
Nous sommes aujourd’hui très enchantés par la déclaration du Ministre
en charge de l’Enseignement secondaire, M. Ahmed Ould Bahiya, a
l’occasion de la rentrée scolaire dans laquelle il a affirmé sa
volonté de créer des établissements pilotes de qualité dans toutes les
Wilayas du pays. C’est une initiative importante et un grand projet
pour l’école mauritanienne qui nous le souhaitons prendra forme le
plus rapidement possible.
L’Association des anciens élèves du Lycée National soutient cette
initiative et demande à ce que le premier Lycée de la capitale soit
placé sur la tête de liste des établissements visés par la présente
initiative. A cet effet, l’association renouvelle son engagement à
travailler avec l’administration et les parents d’élèves pour la
réussite de cette initiative sur le terrain.
La réhabilitation du Lycée National n’est que justice rendue a un
établissement qui fut pour longtemps un exemple de ce que doit être
l’école mauritanienne moderne, un foyer de savoir et d’apprentissage
pour les adolescents, et un lieu de rencontre et de symbiose entre les
jeunes de différentes  catégories socioculturelles de notre pays. Les
anciens élèves ont le devoir moral de participer à cette œuvre
d’intérêt public, une manière de dire merci et montrer sa gratitude à
cet instrument irremplaçable de promotion sociale qu’est l’école
publique.
L’association des anciens élèves a conçu un programme spécial sous
forme de cours supplémentaires en mathématiques, langues et dans les
matières scientifiques de base au profit des élèves ayant la volonté
et le potentiel de poursuivre des études universitaires scientifiques
et techniques. La mise en œuvre de ce programme a déjà commencée avec
l’objectif d’inscrire 80 élèves, fraichement arrivés des collèges, en
caressant l’espoir qu’après trois ans d’encadrement soutenu ils
puissent réussir le Baccalauréat avec des mentions honorables et se
faire accepter dans les grandes universités du monde dans les domaines
très recherchés des Sciences et des technologies.
L’école publique a été pour longtemps négligée.  Il est temps de se
ressaisir et faire de la production des têtes bien faites un objectif
prioritaire de la stratégie nationale de développement.

Réponse de Madame Christiane Carité a l'article de Meimouna

Ecrit par Madame Christiane Carité le 31 Mai 2010

Maïmouna,

Votre « pèlerinage aux sources » m’a beaucoup touchée tant sur le fond
que sur la forme :
-         c’est un témoignage empreint d’une émotion qu’il m’a plu de
ressentir avec vous ;
-         sa formulation littéraire parfois humoristique m’a tout à
fait ravie.
J’ai été très heureuse de constater que ma collègue et amie Madame
Coulombel, à qui j’ai transmis votre article, et moi-même ainsi que
d’autres coopérants français n’étions pas oubliés et je tiens à vous
en remercier. Mais si nous avons fait de notre mieux pour rendre
efficace notre enseignement afin que les élèves réussissent, nous
avons beaucoup appris durant notre séjour en Mauritanie de 1973 à 1989
au cours duquel nous avons partagé avec la population les joies mais
aussi les drames qui touchaient le pays. Notre mémoire  demeure très
attachée aux seize années passées en Mauritanie, des années de bonheur
où nous vîmes progresser nos élèves mais aussi nos propres enfants qui
furent bercés, leur âge tendre durant, dans le dos d’une nourrice
africaine puis bénéficièrent à nos côtés du meilleur accueil que l’on
puisse espérer dans les campements et les villages de l’intérieur du
pays. Comme nous, ils en conservent un souvenir ému.
Tout cela pour vous dire, chère Maïmouna, que votre évocation m’a
remémoré les plus belles pages de ma vie. Au lycée national, nous
n’avions certes pas les conditions matérielles des lycées français,
mais dans les classes hyperbondées, aphone, je parvenais à me faire
comprendre des élèves : on aurait pu entendre une mouche voler ! J’ai
eu la surprise de constater souvent la présence d’élèves clandestins …
Impossible d’organiser des travaux pratiques dignes de ce nom mais
cette absence de moyens était compensée par une concentration commune
intense, un échange fructueux avec, vous avez raison de le souligner,
un respect profond de l’enseignant. Ressentir ce respect fut
certainement pour moi un facteur puissant pour progresser dans mes
efforts et faire en sorte que mes cours s’adaptent au mieux à
l’environnement mauritanien : en sciences naturelles, c’est une
exigence incontournable. Ainsi en TD la dissection de l’encéphale de
chameau fut parfois possible, avec découverte de l’hypophyse ! Cette
longue expérience au lycée national puis à l’ENS fut pour moi riche
d’enseignement : les élèves deviennent parfois … nos professeurs.
Votre article en est d’ailleurs une parfaite confirmation.
Merci beaucoup Maïmouna de votre témoignage et permettez-moi de vous
en réclamer la suite : un livre, incha Allah.
Ainsi qu’à toute votre famille, je vous souhaite longue vie dans une
Mauritanie apaisée et prospère.
Bien cordialement.

Christiane Carité

L'article de Meimouna

Invitée en tant qu’ancienne élève du Lycée National, je suis revenue,
près de trente ans après, sur ce lieu qui a représenté l’essentiel de
mes centres d’intérêt pendant plus de trois longues années. Longues
parce que riches, riches en apprentissage de la vie (à défaut de
savoir), riches en relations humaines, riches surtout en rêves…
Dès  mon arrivée, je suis tout de suite frappée par l’effervescence du
lieu ; il y avait comme un air de kermesse : trop de bruit, trop de
poussière, trop de chaleur, trop de personnes, …
Nostalgique, j’ai commencé à rechercher mes repères : le foyer, la
cabane d’Ahmed le gardien, l’arbre des cancres, la Direction, le
domicile du Directeur, le réfectoire, l’internat, les terrains
(basket, foot, volley), …
Le foyer était encore debout, certes déserté, éteint ;  l’arbre et la
cabane étaient toujours là, fidèles, à leur place ;  la Direction
aussi, mais beaucoup moins imposante ; les blocs intacts sauf qu’en
lieu et place des hautes fenêtres en bois (par lesquelles je glissais
pour sécher un cours), il y avait des vasistas grillagés, un peu comme
en prison…
Mais la vue la plus pénible était celles du grand vide, blanc, plat,
rasé qui a remplacé les annexes : le dortoir, le réfectoire, les
cuisines, l’infirmerie, les terrains …
Et je me suis vue, là, il y a bien longtemps, à gambader derrière un
ballon que je rattrapais difficilement, ou à traîner entre les
bâtiments en rasant les murs pour échapper aux surveillants et surtout
pour échapper au regard perçant du surveillant général, Mr Koné !
Eh, oui il était impossible de traîner dans la cour pendant les cours,
comme le fait aujourd’hui cette cohorte d’élèves, éparpillés,
bruyants, indisciplinés, habillés comme s’ils sortaient d’une boum !
Je cherchais désespérément à repérer les profs ; impossible, dans une
telle confusion... Perdue dans mes souvenirs, je revoyais Mr Arnaud
sortir de son cours, avec sa cour de disciples, qui l’écoutent
religieusement, retardant sa marche vers sa jeep décapotable.
Je me suis vue en train de fantasmer (somme toute innocemment) sur mes
profs : après les cours de Mme Colombelle et Mme Karité, je rêvais
d’être plus tard en blouse blanche à manipuler des éprouvettes.
Pendant le cours de Mme Maillot, je me voyais grande, imposante,
érudite, maîtrisant la géopolitique du monde sur la scène d’un
amphithéâtre. Après le cours de Mme Sy, la prof d’anglais, je me
voyais mystérieuse princesse dans un conte de mille et une nuits ou
redoutable Mata Hari sillonnant le monde dans un nuage musqué !
A la vue de mes promotionnaires (avec des tifs quelques peu blanchis),
je retrouvais mon âme enjouée de fillette insouciante, déplorant
qu’ils fussent peu nombreux, je retrouvais mille et un souvenirs
oubliés !
Des souvenirs heureux (les sales tours, les blagues, les dragues, nos
lectures échangées, nos sorties au cinéma, au CCF, nos jeux au foyer)
et d’autres douloureux (les grèves de 79, les policiers, les
matraques, les gaz lacrymogènes).
Que tout ceci semble loin, et oh combien sont perdues toutes les «
choses » que tout cela représentait… comme tout a changé !
Le Professeur était craint, respecté ! Il en imposait par sa sérénité,
sa tranquillité, ne criait jamais, arrivait le premier en classe et
partait le dernier ! Connaissait tous ses élèves, leurs handicaps,
leurs capacités.
Rien à voir avec l’enseignant d’aujourd’hui, hirsute, énervé,
préoccupé, pressé, comme s’il avait le diable aux trousses. Il a perdu
toute sa dignité, à force de courir dans tous les sens à la recherche
de quelques sous, a perdu sa vocation en confondant l’intérêt général
et l’intérêt personnel : quel est l’enseignant ou l’inspecteur qui n’a
pas le statut de fonctionnaire de l’Etat, de prof ou directeur dans un
établissement public et dans un établissement privé, de répétiteur à
domicile ?
Quant est-ce qu’il trouvera le temps nécessaire pour préparer ses
cours, pour réviser les programmes, pour corriger les épreuves et
devoirs et pour le repos de son corps et de son esprit ?
Qu’est ce qu’un éducateur écartelé, relégué par la société au rand de
personnel domestique, peut transmettre, à nos enfants déjà peu motivés
par un cadre et un environnement désuet, exigüe,  triste, sale, …à
part son stress ?
Et c’est triste, la tête remplie par toutes ces interrogations,
écrasée par l’ampleur de la déliquescence du plus grand symbole de
notre système éducatif, que je me suis sauvée de ce lieu qui désormais
fera partie de ma liste, déjà longue, d’actions prioritaires (mes
jours d’optimisme) ou celle, tout aussi longue, des arguments pour
l’immigration (mes jours sombres) !

Friday, November 30, 2012

Appel aux Anciens

Ecrit par Mohamed Ould Ahmed début Janvier 2009

Le Lycée National a été créé au lendemain de l’indépendance pour être un
modèle de ce que les pères fondateurs de la Mauritanie visionnaient pour
l’école mauritanienne moderne. Un large domaine sur lequel ont été bâties des
infrastructures dignes des grandes structures éducatives de l’époque. Il
deviendra rapidement la référence et le lieu où des générations de jeunes
mauritaniens de tous les horizons acquirent une éducation de qualité gratuite
qui a permis à beaucoup d’entre eux de maitriser des savoirs, d’exercer des
métiers et de jouir d’un standard de vie inconnu de leurs parents et de leur
milieu socioculturel. Pendant plusieurs décennies le Lycée national a joué
avec excellence le rôle d’ascenseur social dans la pure tradition de l’école
moderne en préparant aux meilleures études universitaires des élèves, souvent
de milieux modestes, qui par la suite sont devenus des intellectuels, de
leaders et de cadres dans toutes les sphères de l’activité culturelle,
économique et sociale.

Aujourd’hui le Lycée National meurt en silence. Son domaine est squatté par
les administrations publiques. Ses infrastructures sont désuètes sinon
complètement laissées à l’abandon. Des centaines d’élèves, principalement en
classes terminales, continuent à le fréquenter faute d’alternatives. Cet état
déplorable en dit long sur l’effondrement remarquable des structures
éducatives et le peu d’attention accordé aux jeunes dans les phases critiques
de leur développement intellectuel mais aussi psychique, mental et émotionnel.
Si rien n’est fait, le Lycée National connaitra bientôt le sort peu enviable
d’un autre monument de l’histoire éducative moderne de notre pays, le lycée de
Rosso disparu de la carte scolaire depuis belle lurette. Une manière bien de
chez nous de « reformer » le system éducatif national.

Il n’est plus moralement acceptable de laisser à leur triste sort des
établissements scolaires qui ont une histoire et une âme, éléments importants
dans l’acquisition et la transmission des savoirs, des savoir-faire et des
savoir-vivre. Sont concernés en premier lieu les pouvoirs publics responsables
en chef de la reforme du système éducatif, les parents d’élèves qui devraient
s’investir un peu plus dans l’éducation de leurs enfants mais aussi et c’est
là une nouveauté dans notre pays, les anciens élèves. Ces derniers ont
l’obligation morale d’honorer les écoles qui ont le plus participé à leur
développement intellectuel, social et professionnel.

Une association d’anciens élèves du Lycée National a été créée dans ce sens
pour aider à construire une image, définir une mission et mobiliser des
ressources pour cet établissement afin d’en faire un modèle vivant de ce que
devrait être l’école mauritanienne moderne. Un projet excitant et ambitieux
qui a besoin du concours de tous ceux préoccupés par l’insoutenable condition
des élèves dans notre pays et/ou simplement désireux d’avoir une certaine
fierté quand l’envie les prend de faire visiter le Lycée qu’ils ont fréquenté
à leurs enfants ou petits enfants.